Paris, Capitale du libre ?
Paris est le siège d'un grand nombre d'associations et de collectifs qui agissent autour des problématiques numériques. Nous avons des interrogations sur ce que les candidats aux municipales ont prévu (ou pas ?) sur le sujet dans leur programme. Ces questions sont destinées à essayer d'établir un point de comparaison entre les différentes listes.
Les pouvoirs publics, au niveau (inter)national comme local, prennent de plus en plus souvent position, pour leur équipement propre (bureautique, serveurs divers, formats des fichiers échangés, etc) pour des solutions alternatives, souvent basées sur des formats ouverts pour permettre une meilleure interopérabilité.
Certaines collectivités publiques ont prévues une exigence systématique sur l'interopérabilité et sur les formats ouverts dans leurs appels d'offre et dans la passation des marchés publics.
Le secteur informatique représente une part importante de l'économie parisienne, et dans ce secteur les entreprises du logiciel libre jouent un rôle particulier (emploi véritablement local, et pas simple revente de solutions importées, par exemple).
- Dans le 2e arrondissement, Les Verts proposent de profiter de la fin du bail du Palais Broignart, à deux pas, pour orienter l'activité vers les NTIC, avec bien évidemment un accent particulier mis sur le Libre.
Plus généralement, ce sont les choix politiques (Libre dans les commandes publiques) qui permettront le développement et le focus médiatique.
Le secteur du logiciel libre est identifié comme un secteur clef de l'économie. À tel point qu'un pôle de compétitivité sur le sujet se monte en Île-de-France. Ce secteur est, en grande partie, animé par des associations. Nombre d'entre elles ont leur siège à Paris, et mènent tout ou partie de leur activité à Paris. On trouve aussi des associations, à Paris, dans tous les domaines du numérique.
Le tournant du numérique est probablement le changement de culture et de société le plus important depuis la révolution industrielle. Ce tournant à des impacts mineurs, comme le passage à l'appareil photo numérique, et d'autres impacts beaucoup plus complexe, comme le changement du rapport à la connaissance, ou des changements très profonds dans notre société (cf. « Confessions d'un voleur », Laurent Chemla, Ed. Denoël, disponible en ligne http://www.confessions-voleur.net).
Ces changements demandent un accompagnement, bien entendu national, mais aussi, de manière très importante, municipal.
Le tournant numérique ne concerne pas que nos enfants: il est rapide, et s'imposera aussi aux adultes, sortis du circuit scolaire.
Multiplication des EPN, accompagnement par des animateurs compétents et dont le rôle soit reconnu. EPN dans les foyers de personnes âgées, les foyers de travailleurs migrants.
Donner mission aux EPN soutenus par la ville de contribuer à la culture scientifique et technique, notamment autour de l'informatique, du multimédia et de l'internet. Permet aux publics de participer aux débats et devenir acteur : lecture critique de l'image et des sites web, Libre, brevets logiciels, puces RFID, biométrie...
Certaines initiatives comme un service minimum numérique dans les habitants sociaux vont dans le bon sens. Les équipements collectifs viennent s'ajouter à cela : école, espaces publics numériques,...
L'arrivée de la fibre optique à Paris est un enjeu important. Bien entendu un enjeu industriel, mais pas seulement. En particulier, la fibre optique est une opportunité de faire revenir une notion de service public dans l'accès au réseau et aux contenus numériques. Cette arrivée de la fibre optique peut être l'occasion d'asseoir les oligopoles actuels, ou de permettre une dynamique locale et sociale.
Il y a danger que certains quartiers, voire certains immeubles, soient délaissés. Pour cela, peser pour exiger des opérateurs qu'ils couvrent tous les quartiers et l'ouverture aux acteurs de l'économie sociale et solidaire est nécessaire. Mais si ce n'est pas suffisant, la ville pourrait intervenir par une délégation de service public pour poser l'infrastructure de fibres optiques
Un réseau public serait aussi des garanties que l'on évite la constitution d'un oligopole. Après une phase de concurrence intense, on arrive pratiquement à un jeu à 3 aujourd'hui.
Il y a derrière le regroupement des mastodontes un risque potentiel de limiter ou orienter les accès aux contenus et aux services. Les opérateurs mobiles sont les rois sur la question, ils choisissent les services auxquels on a accès. Le débat existe aussi aux Etats Unis (sur la net neutrality).
C'est pas pour rien que Vivendi fait fusionner NeufCegetel et SFR, ou que France Telecom se lance dans les achats de droits audiovisuels et la création de chaînes... Après le triple play (internet, téléphone fixe, tv), ils veulent vendre le quadruple (+mobile) et quintuple (+contenus).
Déployer une infrastructure publique peut permettre d'ouvrir l'accès du réseau (à des opérateurs locaux, à des fournisseurs de contenus ou de services)...
L'une des conséquences de ce tournant numérique et du succès du modèle économique du libre, est l'utilisation de ce modèle dans des secteurs nouveaux. Par exemple, dans le monde de la création, le modèle de l'art libre se développe rapidement. Il offre une approche nouvelle de la diffusion de la culture, en permettant de s'affranchir d'une partie de la contrainte économique.
Une première manifestation de cette volonté est en ligne sur le site de campagne www.baupin2008.fr où quelques œuvres libres sont en ligne et ouvertes à commentaires des internautes.
Nous proposons d'implanter des espaces de création partagés, des équipements de style « ruche » Ces nouveaux types d'équipements, à échelle humaine, organisés autour du partage de l'espace et de la mutualisation des moyens techniques, permettront aux artistes (professionnels ou en voie d'émergence), aux enseignants et aux amateurs de travailler sans objectif de rentabilisation par une présentation publique. Pour faire vivre ces lieux, la création de coopératives de production et de diffusion sera facilitée. Par ailleurs, nous proposons la construction et le réaménagement d'ateliers d'artistes dédiés à un nombre élargi de disciplines.
La commande publique dans le cadre de la politique culturelle de la ville peut encourager : lors des nuits blanches, des expositions à l'hôtel de ville ; Libre doit avoir toute sa place...
Après discussion, les bornes dans bibliothèques Dogmazic permettant aux usagers de télécharger et échanger des œuvres musicales libres paraît très intéressante ; des médiateurs dans les bibliothèques pourraient être sensibilisés à de la culture libre, et accueillir des intervenants.
Tous ces problèmes, soulevés par le tournant numérique, sont complexes et transverses. Ils touchent à de très nombreux domaines de l'action municipale (éducation, économie, déploiement des réseaux, politique culturelle, etc).
Est-ce une question de personne ou une question de prendre en compte la problématique ? Notre programme fournit la preuve que le numérique et le Libre ne sont pas oubliés.
Les réponses aux questions montrent que la dynamique est là.
Les Verts sont les seuls à proposer un programme réellement cohérent formant un vrai projet réaliste et qui peut faire changer la ville, alliant social, démocratie et environnement.
Trois manques dans le questionnaire sur le numérique :
Le numérique prend de plus en plus de place dans la vie. La CNIL est là pour préserver les libertés, mais ça ne suffit pas. A l'instar d'autres villes ou de la RATP (Navigo), il pourrait être proposé une charte des services électroniques de la ville de Paris.
Pendant le mandat, Marie-Pierre Martinet a posé le débat de la biométrie dans les cantines des écoles. Heureusement, car son installation n'est pas anodine. Vigilance à poursuivre.
Des avancées ont été faites grâce aux Verts avec une charte pour l'installation des antennes relais GSM.
Des études en cours sont encore indécises sur le WiFi. Le principe de précaution encourage à quelques réserves : ne pas installer et brancher en permanence un borne wifi à côté d'enfants. Ce n'est pas un problème dans les parcs publics (bornes à distances) et les bibliothèques (passage des usagers plutôt que station permanente). Dans tous les cas, le WiFi est bien moins nocif que le GSM.
Par exemple en évitant des déplacements : visioconférence, téléformation, télétravail.
Certains EPN sont également labélisés P@T (Point d'accès à la téléformation), ils participent donc à la formation tout au long de la vie. Ils pourraient aussi être ouverts à la visioconférence, par exemple pour que des candidats ou des employeurs puissent assurer des entretiens d'embauche par visiophonie.
Denis Baupin, tête de liste des Verts à Paris.